8ème jour : de Kalupahana à Belihuloya
— Thé, rizières et chute d’eau de Bambarakanda

millésime 2004, écrit par Macsou
Quête de l'Oulibouniche, Sri-Lanka Ajoutez un commentaire

JEUDI : Requinqués par notre halte au « Bout du monde », nous ressentions tous l’appel de l’Oulibouniche. Le côté sauvage de l’expédition, sans doute, et l’euphorie de ce deuxième jour de randonnée qui allait nous conduire à la chute d’eau Bambarakanda en passant par les rizières des contreforts rocheux de la région. Plus que jamais cap au Sud-Ouest et sus à l’Oulibouniche !

Départ matinal, avec pour destination un lieu qui chantait comme une danse africaine, bambarankanda et sa chute d’eau éponyme. L’occasion de traverser les rizières et de fréquenter les sangsues cinghalaises avant de déjeuner chez l’autochtone et, bien sûr, d’essayer d’en savoir d’avantage sur les us et coutumes de notre Oulibouniche. Mais, le secret semblait bien gardé et il allait falloir, cette fois encore, nous débrouiller seuls. Pas franchement étonnant.
Aussi, c’est avec la persévérance et le rythme d’une colonie de chenilles processionnaires que notre colonne s’ébranla, pendant des heures, en suivant les canaux d’irrigation des rizières escarpées de la régions ; pataugeant de temps à autre dans le cours d’eau après quelques dérapages pas toujours contrôlés.

De paysages grandioses, en traversées de petits villages isolés d’où la vie semblait jaillir de nulle part. D’embuscades tendues par les sangsues, en glissade sur les pierres vermoulues, nous arrivâmes à la fameuse cascade. Le temps de se rafraîchir et de savourer la plénitude du moment. Ô temps suspend ton vol… Bambarankandesque ! Mais il était grand temps de passer à table et de se débarrasser des quelques sangsues baladeuses qui s’étaient prises d’affection pour certains d’entre nous.

Qu’il est doux le chant des marmites après une matinée de crapahute et que vive la tradition locale surtout quand elle invite à manger avec les mains. Imaginez : la transgression de nos préceptes éducatifs élevée au summum de l’intégration et du respect des us et coutumes sri-lankaises. Jubilatoire…

Du bonheur à l’état pur à s’en lécher les 10 doigts !

Mais toutes les bonnes choses ont une fin et cette randonnée, véritable parenthèse dans notre quotidien, révéla toute son âpreté quand nous fûmes rendus au bitume après une descente rapide dans le conduit d’évacuation tracé par le dernier sentier forestier raviné que nous empreintâmes.
Retour, un peu brutal à la civilisation macadamisée, doublé un adieu à notre guide dans la grande tradition Morissienne où l’un des nombreux Rantanplan sri-lankais semblait encore s’étonné du traditionnel : « I’m a poor lonesome cowboys » que l’on prêtait volontiers à notre Lucky Luke local, tueur de sangsues devant l’éternel.

Nouveau fiasco ; fin de journée sans Oulibouniche et installation à l’hôtel de Belihuloya. Cette petite enclave, en bordure de rivière avec piscine naturelle, à deux pas de la route d’où vrombissait une activité Tuk-tukienne incessante, était notre dernière halte avant nos prochains campements nautiques. Calme avant la tempête, intermède mit à profit, entre deux marchands de billets de charité, pour humer l’air du temps et tenter de palper le pou insaisissable de cette vie locale que l’on sentait bien présente autour de nous, mais sans vraiment en comprendre le sens (à l’image de notre Oulibouniche).

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