Une humble feuille, une grande boisson

Le théier est un arbrisseau à feuilles permanentes qui pousse principalement dans les régions tropicales ou sub-tropicales (135 mm de pluie annuelle et un sol bien drainé lui sont nécessaires).

À l’état sauvage, certains théiers peuvent atteindre plus de 10 mètres, mais lorsqu’ils sont cultivés, une coupe régulière permet de les maintenir à environ 90 cm, soit une hauteur confortable pour la cueillette.

Les bourgeons et les jeunes pousses sont recouverts d’un fin duvet, d’où le terme pekoe (Pak-Ho signifie cheveux en cantonnais).

Pendant longtemps on a cru que les thés noirs et verts provenaient de plantes différentes. Mais en 1843 un botaniste aventurier, Robert Fortune, parvint à prouver qu’il s’agissait en fait de feuilles issues de la même plante, le Camellia Sinensis, qu’on laissait ou non s’oxyder au contact de l’air.

Il existe donc trois grandes catégories de thé : les thés Noirs (fermentés), les Oolongs (semi-fermentés) et les thés Verts (non-fermentés).

La période de cueillette, la façon dont elle est effectuée ainsi que les traitements qu’on fait subir aux feuilles détermineront la qualité du produit. La première récolte, au printemps, fournit les feuilles les plus fines et les plus tendres. La seconde en été et la troisième en automne produiront des récoltes plus abondantes mais moins délicates.

Les plantations se trouvent en général à flanc de colline car, si les théiers ont besoin d’une humidité constante, la terre détrempée peut occasionner la pourriture des racines. Pour tamiser le soleil brûlant de l’après-midi, on laisse de grands arbres pousser sur le site et leurs feuilles servent d’engrais naturel lorsqu’elles tombent sur le sol.

Une taille et un rabattement régulier sont effectués tous les trois ans. La taille, en plus de favoriser l’apparition de nouvelles ramifications, force celles-ci à se développer sur un plan horizontal à la cime du buisson ; cette zone est nommée table de cueillette. Afin d’aider les cueilleuses, de longues tiges de bambou servent de repères en deçà desquels les feuilles ne doivent pas être récoltées. On évite ainsi de compromettre la repousse et de cueillir des feuilles matures, d’un goût fort, qui donneraient une récolte grossière et médiocre.

Au Sri Lanka, une cueilleuse récolte en moyenne de 30 à 35 kg de feuilles par jour, ce qui représente 40 000 à 60 000 pousses en une journée.

Plus les feuilles du théier sont cueillies jeunes, plus elles sont tendres et de qualité. La récolte la plus fine consiste à prélever le bourgeon (pekoe) et les deux premières feuilles. Plus on y ajoute de feuilles matures, grandes et dures, plus la qualité diminue ainsi que le prix auquel le thé pourra être vendu.

C’est donc au responsable de la plantation de décider ce qui, entre la qualité et la quantité, prédominera dans sa production. Il le fera selon les prix des marchés mondiaux. 

Le planteur doit donc choisir entre une cueillette impériale (Pekoe + une feuille), une cueillette fine (Pekoe + deux feuilles) ou une cueillette classique (appelée quelques fois aussi “cueillette grossière” : Pekoe + trois feuilles ou plus).

 

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