Sri-Lanka

Les plantations de thé du Sri Lanka datent de la fin du XIXème siècle (première plantation en 1839). Il s’agit principalement de thés noirs. Ils sont classifiés selon l’altitude à laquelle les plants croissent (les “Low Grown” se développent jusqu’à 600 mètres et donnent une infusion sombre et forte destinée surtout aux mélanges ; les “Mid Grown” poussent entre 600 à 1200 mètres et les “High Grown”, qui donnent la meilleure qualité, sont cultivés entre 1200 et 2300 mètres).

C’est une des plus importantes cultures commerciales (environ 36 % du revenu total des exportations). Derrière l’appellation Thé de Ceylan se cachent en fait 4 régions de production et de nombreux jardins. Ces thés ont chacun leur caractère propre et leur saveur particulière.

On distingue 4 districts principaux :

• Dimbula : le plus important par sa production et son nombre de jardins. Ces thés ont une saveur fine et une couleur dorée.
• Nuwara Eliya : offre des thés délicats célèbres pour leur limpidité, leur couleur brillante et leur flaveur prononcée.
• Uva : situé au sud-est des hauts plateaux, ce district produit des thés de très grande qualité, à la flaveur très fine.
• Kandy : très proche du Nuwara Eliya, plus au nord de l’île, ce district situé en altitude donne des thés très fins.

Les variétés de thé recueillant tous les suffrages des amateurs proviennent principalement de la région des « Uva ». Parmi les jardins les plus recherchés, le « Saint-James » et « Uva Highlands » sont assez puissants en goût. Les grands thés de Ceylan sont les seuls à ne pas virer au gris quand l’infusion refroidit.

De plus, ils ont toutes les raisons de plaire aux occidentaux, puisque dès l’origine, ils ont été conçus pour eux. Ils ont une liqueur ambrée, une saveur ronde et corsée. C’est pourquoi, ces thés accompagnent volontiers nos petits-déjeuners et les pâtisseries de l’après-midi, tout en s’accommodant bien d’un nuage de lait.

 

À Ceylan le thé remplace le café

Jusqu’en 1825, Ceylan était très réputé pour son café mais, entre 1865 et 1890, les magnifiques plantations de café furent détruites par une maladie des feuilles provoquée par un petit champignon (l’Hemileia Vastratix ou “la rouille du café”). James Taylor, un jeune homme  de 17 ans, qui quitta Londres pour Ceylan, eut l’idée, vers 1860, de planter dans le jardin de Loolecondera, où il travaillait, quelques graines de théiers. Cette surface de 8 hectares, nommée “champ 7″, fut un succès et peut être considérée comme le premier ensemble de théiers commerciaux de l’île. L’idée fut alors de racheter les terres aux planteurs de caféiers ruinés et d’y planter des théiers afin de bâtir de nouvelles fortunes.

C’est ce que fit l’Irlandais Thomas Lipton qui, à la recherche de bons investissements, acheta des plantations. Il avait un sens de la réclame et du “Marketing” si développé, à l’époque, qu’on en oublia que sur les 153 800 hectares de thé de Ceylan, il n’en possédait pas plus de 2 230 !

Quant à notre ingénieux et valeureux James Taylor il fut chassé de Loolecondera, où il y avait travaillé sa vie durant. Le jardin fut racheté par la Banque orientale anglaise. Usé, misérable, atteint de dysenterie à l’âge de 57 ans, il mourut le 2 mai 1892, sans avoir le temps d’apprendre que le thé de Ceylan devait être l’une des grandes vedettes de l’Exposition universelle de Chicago, un an plus tard. 

 

Des théiers aux semelles de vent…

Encouragé par ces précédents, le théier rayonne depuis lors dans la quasi-totalité du monde. Il est cultivé en Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Equateur, Pérou…), en Afrique (Kenya, Zimbabwe, Rwanda, Cameroun, Malawi, Mozambique, Ethiopie…), en Géorgie, en Turquie, en Iran, en Indonésie, au Viêt-nam, sur l’île Maurice, aux Açores, en Malaisie…

Il y eut même quelques essais, pas très concluants, en Bretagne, à Paris et en Corse…

Il faut donc noter qu’à l’exception de quelques pays, comme la Chine, l’Indochine, l’Inde (pour quelques tribus de l’Assam) et le Japon, les autres pays sont de jeunes producteurs dont les plantations commerciales ne remontent pas plus loin que le XIXème siècle, voire le XXème.

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