5ème jour : de Giritale à Kandy
via Elehera et Bakamuna

millésime 2004, écrit par Macsou
Quête de l'Oulibouniche, Sri-Lanka Ajoutez un commentaire

LUNDI : Cap au sud en direction de Kandy ; haut lieu du bouddhisme où résident les plus hautes instances du culte, à l’instar du Vatican pour les catholiques ou de La Mecque pour les musulmans. Une longue route qui nous ouvrit celle des épices et des traditions ; un itinéraire ponctué d’une quête sensorielle de tous les instants.

Mais avant de filer vers de nouvelles aventures, nous fîmes escale dans cet Atelier-Boutique où s’élaboraient moult sculptures en bois précieux dont les essences semblaient moins volatiles que nos devises, pourtant tout aussi rares (si, si je vous le jure). Dans cette atmosphère feutrée, les vendeurs accrochés à nos basques étaient au comble du ravissement à chaque cliquetis du tiroir-caisse qui couvrait allègrement celui du ciseau à bois. Bientôt c’est nous qui allions être aux abois !

Bien décidés à ne pas perdre la piste de l’Oulibouniche dans de tortueux méandres, que nous pressentions associée à ceux des canaux et rivières, nous décidâmes de longer le réseau d’irrigation qui couvrait le pays et alimentait les rizières. Mais ce fil de l’eau, au cours duquel nous avions décidé de lier notre quête, allait-il tenir ces promesses ?
Sans l’ombre d’un doute au regard de la tranche de vie que nous offraient ces villageois à l’occasion de la récolte du riz. Moment de bonheur éphémère, instant magique d’une scène champêtre au rituel enfoui au plus profond de notre mémoire collective et qui refluait par bribes dans leurs gestes familiers. Les mêmes que ceux que nos grands-parents accomplissaient, il y a moins d’un siècle. Une recherche du temps perdu, avec son parfum de madeleine proustienne en quelque sorte. Mais plus sûrement un arrêt sur image ; celle d’un passé simple que nous ne conjuguions déjà plus.
Y avait-il de l’Oulibouniche dans cette intemporalité-là ?
À l’affût du plus fugace bruissement d’air, de l’hypothétique changement de tonalité dans l’harmonie des cours d’eau, du moindre changement de lumière dans les frondaisons, tous nos sens étaient en éveil.

Et tout ça pour des nèfles, me direz-vous ; pas exactement, plutôt pour de la cardamome, de la muscade, des racines de gingembre et autres épices que nous apprîmes à reconnaître dans l’un des nombreux jardins qui jouxtaient notre route vers Kandy… Et son incessant trafic routier. Cette petite étape sensorielle permit aux plus téméraires de se frotter aux bienfaits des massages ayurvédiques parfumés au camphre et autres baumes aux puissants effluves et exhalations entêtantes… Au fait, quelle odeur pouvait avoir notre Oulibouniche ?

Et oui, car après avoir exercer notre vue et notre ouïe, et pour certain avoir tâté du jeu de mains expert de nos hôtes, nous allions aiguiser notre odorat et notre goût jusqu’aux tréfonds des marmites qui allaient servir à nous sustenter jusqu’à la prochaine étape.

En ce qui concerne notre sixième sens, il y aurait beaucoup à dire, car personne n’avait vu venir le coup des visites « shopping » que nous avait concoctées Udith pour le reste de l’après-midi.
C’est comme ça qu’après le joaillier, il nous entraîna chez son copain fripiers. Occasion de quelques déguisements en prémices des festivités qui allaient suivre.

Mais avant cela direction le jardin botanique de Peradeniya, en périphérie de Kandy, qu’au grand dam de tous nous ne fîmes que traverser. Il est vrai que la pluie nous avait rejoint et nous obligea à écourter la visite. Non sans avoir, tout de même, jeté un coup d’œil dans la serre aux orchidées où étaient exposés de magnifiques spécimens.

L’heure était enfin aux chants et aux danses. Un spectacle folklorique qui dépassait la simple attraction touristique comme on allait avoir l’occasion de s’en rendre compte lors d’une procession que nous croisâmes fortuitement quelques jours plus tard. Mais savourons l’instant présent. Et maintenant, les incantations et le rituel du feu ; autant de moyens de nous rapprocher de notre Oulibouniche qui sait ?
En attendant que dansent les ombres du monde…

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